Bien que, Violet et moi n’avons pas eu beaucoup de séance, je suis certain de pouvoir dire qu’elle souffre d’une hébéphrénie avancer. C’est-à-dire, une forme de schizophrénie qui survient à l’adolescence et qui dans 80% des cas engendre la maladie de façon irrémédiable. Après quelques testes neuropsychologiques, j’ai pu être complètement sûr de mon diagnostique. Cependant, ce n’est qu’après 2 entrevues qu’elle a enfin accepté de se confier. Elle ne supportait pas qu’on la touche, elle gardait ses bras près du corps en posture défensive, j’ai d’abord pensé que ça devait être dû à des violences ou un choc émotionnel grave, mais d’après son médecin, elle n’avait pas de marque, et aucun de ses propos me fessaient penser qu’elle puisse avoir subi quelque chose dans ce style. Elle était fatiguée, manquant de sommeille. Je lui ai parlé de sa mère, du fait qu’elle lui ferait mal, j’ai essayé par tous les moyens de déclencher des émotions, mais elle restait insensible. Mais quand, j’ai osé prononcer de le nom de sa sœur, elle est rentrée dans une colère noir, et à envoyer valser tous les objets de la pièce avant de s’effondrer en larme.

Extrait du diagnostique du Dr. Lenner lors du procès du 11 mars 1999.

Elle était là, à me regarder, les yeux larmoyants, elle ne comprenait pas, elle ne comprenait jamais. Mais l’autre, était à côté de moi, me murmurant encore et encore de la tuer, comment planter ce si beau couteau dans son thorax entre ses deux côtes, juste sur le côté droit du cœur , quel joie la détruire me provoquerait. Elle lui ressemblait tellement, elle était identique, sauf que l’une arborait un sourire sadique, et que l’autre avait les larmes aux yeux, me regardant avec peur. Alors, la rage s’est emparé de moi, et je l’ai visé elle, son double, la personne qui hantait ma tête , mais c’était trop tard. Dans un éclair de fumée, elle disparut laissant le corps ensanglanté de Geal dans mes bras. Et je compris, je compris que le vrai double était celui qui depuis le début je prenais pour ma vrai sœur. Je me souviens juste de son rire, un son qui rentre à jamais dans votre boite crânienne, le rire d’un démon. Et aujourd’hui je le porte en moi, telle une damné. Je l’ai tuée, son sang restera sur mes mains à l’encre indélébile, et je ne pourrais jamais rien faire contre ça.

Extrait du témoignage de Violet lors du procès du 11 mars 1999.

Elle n’avait peut-être jamais eu la vie qu’elle méritait, enfermé dans sa cage doré depuis tellement longtemps, elle sentait enfin le soleil sur sa peau. Ses pilules dans sa poche, elle les sentait peser de tout leur poids sur sa cuisse. Elle espérait dans une envie illusoire et désabuser que sa mère serait là, l’attendant contre le capot de sa voiture, foutaise.

« Arrête avec ses conneries de cachets et écoute-moi, je suis la seule qu’il te reste. »

D’un geste souple de la main elle s’alluma une clope avec son Zippo argenté aux crânes gravés. Rêvant de voir la jeune femme, portant les traits de sa sœur, à côté d’elle disparaisse avec la fumée éphémère de sa clope. Le mensonge s’était inscrit dans ses veines, elle était toujours là, malgré les foutus médocs qui l’abrutissait, elle qui avait repris les formes de Geal , et de sa culpabilité, portant à cet instant son nom.

« Ta gueule, Geal. » Murmura-t-elle les dents grinçantes.

Serrant un peu plus ses pilules, elle reprit la route vers le bus, son sac sur l’épaule. Ses pas continuant l’écho funèbre de ce jour. Elle était libre, et pourtant elle n’avait jamais été aussi emprisonnée. Et elle sourit, acceptant enfin la vérité. A jamais, elle serait elle.