Prologue

« « Nietzsche a dit ; si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous. Ça fait longtemps, que les abysses ont pris possessions de mon corps et de mon âme. J'ai vécu une enfance que certains qualifierais de triste. Moi je ne cherche aucune pitié, aucune tendresse, aucun signe d'affection. Je préfère passer pour un enfoiré que pour un faible. Aujourd'hui ma vie se résume à m'amuser. Immature certains diront, idiot vous répondrons-t-il. Pour moi, cette vie à au moins le privilège de ne pas poursuivre des rêves qui ne sont que des chimères. Vivre de sexe, de drogue et de rock'n'roll est ma manière de sourire, de vivre heureux, de planer sans penser à ce qui me tourmente. Je suis un idiot ?! Pensez ce que vous voulez, je ne demande rien. Et n'essayez pas d'approcher, je pourrais rapidement vous en faire voir de toutes les couleurs, vous rabaisser aussi bas que terre, ça ne me gêne pas. Je n'ai aucunement un coeur attendri et l'amour est bien futile, inexistant à mes yeux, je ne m'attache que de l'essentiel. Je fais tout dans l'excès, je possède, je détruis, je bois, je fume, je passe des soirées torrides. Je ne vis pas d'amour et d'eau fraîche loin de là. Ma vie n'est qu'un jeu. Un jeu malsain que je profite tous les jours. Et si je fous ma vie en l'air, c'est que c'était mon heure. Autant en profiter avant que la vie vous dévore de l'intérieur. Egoïste et sadique ?! J'assume complètement, je n'ai foi en rien si ce n'est en moi. Les gens qui m'entourent sont ni plus ni moins que des divertissements et plus loin que la case sexe il n'y a rien quatre-vingt-dix-neuf pourcent du temps. Et pour les petites fouines, je peux être beaucoup plus méchant que vous l'imaginez alors, oui j'ai un secret et non vous ne le saurez pas ...

En tout cas si Nietzsche a dit vrai, moi et les abysses, nous ne faisons qu'un à présent et c'est mieux ainsi. » »

Lust Carlson, enfoiré assumé.

Chapitre I : Ouvrir les yeux et combattre nos impuissances et nos enfers

[color=green]« Cochonnet, tu dégages ! » Alors qu'elle refusait de bouger, j'attrapais la longue tresse de ma camarade de jeux et la tirait en arrière jusqu'à ce qu'elle perde l'équilibre et tombe, ce qui ne manqua pas de me faire rire. Ycare n'avait pas bougé, se contentant de me regarder faire en silence puis, en s'apercevant de mon regard sur lui, il détourna le regard pour poser les yeux sur la fillette qui nous regardait tour à tour avec des yeux de chiens battus. Je connaissais Artémis et Ycare depuis l'enfance. Nous étions ce que l'on pourrait qualifier de meilleurs amis et Peggy la cochonne était ma cousine et passions la plupart de nos journées ensemble, nos parents respectifs étant très proches. Nous jouions ensemble. Enfants naïfs et innocents.Nous jouions ensemble, moi rabaissant Artémis, cependant entre Ycare et moi c'était le seul sujet qui nous opposais. Loin de formait une équipe solidaire face à cette petite brune aux yeux plein d'innocence, cette petite fille si douce, docile et gentille qui me faisais perdre le contrôle de moi-même et que, je haïssais de plus en plus au fil des jours, passant mes nerfs sur elle. Je préfère la détruire qu'éprouver ce sentiment inconnu. Et, plus le temps passait, plus je la désire de la posséder, plus la colère montait en moi et, Artémis avait fini par devenir mon souffre-douleur, celle qui prenait mes colères en plein visage, surtout lorsqu'elle encaissait sans rien dire, ce qui n'avait d'autre effet que de m'énerver davantage. Cet après-midi ne manquait pas à la règle. Alors que j'avais commencer à m'énerver, comme à mon habitude, elle avait tenté de se montrer compréhensible, ce qui m'avait donné envie de la baffer. J'avais commencé à lui lancer des piques, elle n'avait pas réagi, cherchant simplement la clémence de Ycare du regard. Elle savait qu'elle était le point sensible dans notre amitié. Qu'elle était le seul sujet qui pouvait nous opposer. Mais, aujourd'hui Ycare n'avait pas osé me contredire, préférant fermer les yeux sur la façon dont je traitais la fillette pour ne pas qu'on se dispute, une fois de plus, sur son sujet. Me laissant Artémis seule face à moi, la regardant pleurer avec surement l'envie secrète de la consoler.

Et je la hais. Pour ce qu’elle est. Pour ce qu’elle symbolise. Pour sa beauté envoutante. Pour le fait de partager ce même sang que moi pour partie. Mais, je parviens à lutter contre cette attirance, la haine pour ce qu’elle est. Grâce, au sexe avec d’autres femmes pour oublier son visage, tant de filles faciles qui n’ont jamais compté à mes yeux. Je sais ce que je veux et ce que je dois faire pour l’obtenir. Devenir le meilleur médecin du pays. Peu importe combien je devrais travailler pour parvenir à mes objectifs, je les atteindrais. Peu importe les sacrifices que cela représentera, j’y parviendrais. Parce que je n’ai que ça dans ma vie. Puisque le reste m'est interdit. Puisque le sort s'acharne contre moi, faisant battre mon cœur pour une femme qui m'est interdite selon toutes les lois et toutes les règles. Parce que le reste de mon existence n’est que mensonge et manipulation.

Chapitre II : son sourire entraina ma haine

[b]― Tiens mais c’est Miss Bitch Perfect qui s’est encore habillée avec un rideau. On a voulu cacher des kilos en trop ?!

Lust assis sur un petit muret devant l'entrée du parc venait de lancer ce pic à une jeune fille brune qui ne marchait pas loin de lui sur le sentier. Plusieurs personnes se retournèrent à cet appel avant que l'intéressée lance un regard noir en direction du jeune homme. Elle s'approcha de lui, la tête basse. Elle savait pertinemment que Lust pouvait cruel et terriblement intransigeant. Il ne mâche pas ses mots et qui vous entaille la chair de ses syllabes acides, le mieux pour Artémis était qu'elle s'approche de lui pour qu'il baisse la voix et ne pas faire profiter de ce spectacle aux personnes qui étaient aux alentours du parc. Artémis, n'était pour lui rien qu'une poupée écervelée, la méprisant pour les sentiments qu'il ressentait pour elle. Naïve, elle est une de ses filles faciles à détruire qui se montrera toujours compréhensible puisqu'elle a une piètre opinion d'elle-même.
― Lust ce n’est pas drôle du tout. Je t’emmerde toi et ta connerie.
― T’aurais pas dû prendre du chocolat.
Il savait qu’il avait touché un point sensible et ça lui faisait plaisir. Elle s’assit à côté de Lust sans dire un seul mot. Le jeune homme tourna la tête en direction du parc. Son regard se posa sur un groupe d’élèves dans lequel se trouvait un garçon nommé Ycare G. Rooswelt. Ce n’était pas n’importe qui, c’était son meilleur ami. Ils se connaissent depuis les couches culottes et depuis ils étaient devenus inséparable. Ils étaient soudés comme les deux doigts de la main. Ensemble, ils n’hésitaient pas à faire les plus grandes conneries qui existent. Quelques instants plus tard, il le vit marcher en leur direction, abandonnant le groupe d’élèves. Il sortit un paquet de cigarette de sa poche et en proposa une à Ycare au moment même où il arriva. Un sourire complice se dessina sur leur visage lorsqu’ils les allumèrent. La conversation commença entre eux. Artémis finit par donner une tape dans l’arrière du crâne de Lust.
― Et moi tu ne m’en proposes pas ?!
― Tu sais ça fais grossir ces trucs. Obèse comme tu es, il ne faut pas abuser. Même si dans ton cas, un kilo en plus ou en moins, on ne verra pas vraiment la différence

Chapitre III :leur lit, mon seul paradis

« Je ne crois pas au coup de foudre. Je crois aux coups de reins. »

Lust ouvrit doucement les yeux pour ne pas être éblouis par les rayons du soleil qui traversaient la fenêtre de la pièce. Il s'étira légèrement. Après quelques instants d'émergence, il a sentit quelqu'un bouger à côté de lui. Il se releva doucement puis contempla la douce créature nue allongée à sa droite. Un visage angélique, de longs cheveux blonds soyeux et une peau aussi douce que celle d'un bébé. Qui était cette tendre fille -qui était à croquer soit dit en passant- ?! Il ne s'en souvenait plus vraiment. Il contempla la chambre. Il ne connaissait pas ce lieu et ne savait pas comment il avait atterrit ici. Il réfléchit. Tenta de se remémorer les évènements de la nuit. Uniquement des flashs parvinrent à son esprit. Bouteille d'alcool. Rail de coke. Ce visage. Ce sourire. Ce baiser. Cette nuit d'amour -enfin dans le sens sexe-. Les souvenirs arrivaient par brides dans son esprit. Depuis plusieurs années, une telle amnésie passagère au réveil était devenue courante pour lui. L'alcool et les substances illicites n'avaient pas aidé son cerveau. Lust était un garçon débauché, il vivait de sexe, de drogue, d'alcool et de rire mais, surtout pas d'amour et de sentiment -sauf d'amitié avec Ycare-. Il aimait sa vie, c'était sa manière de montrer qu'il était fataliste et qu'il ne croyait pas en grand-chose. L'avenir était quelque chose de bien superflu pour lui. Il n'avait d'ailleurs jamais vraiment réfléchi à ça. Il vivait au jour le jour et ça lui suffisait.

Le jeune homme repoussa doucement les draps de sa peau nue et se leva du lit en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller cette belle inconnue. La plupart de ses amantes étaient éphémères et il ne se souvenait que rarement des prénoms de ses partenaires. Il ne voulait rien de plus que du sexe, du plaisir charnel, s'évader dans la fusion des corps. Il n'avait jamais réellement aimé quelqu'un -si ce n'est pas sa propre personne et encore- et les sentiments qu'il ressentait envers les autres étaient souvent du mépris et du jeu. Il aimait séduire, coucher puis disparaitre. Il avait toujours été ainsi et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait changer -aussi belle que soit sa conquête-.

Lust chercha doucement son caleçon dans les affaires éparpillées aux quatre coins de la pièce. Vu la disparité des habits sur le sol, la nuit avait dû être assez torride -de toute manière il ne s'en souvenait qu'à peine-. Il ramassa ses affaires puis se cogna l'orteil dans le pied du lit. Un bruit sourd se fit entendre dans la pièce étrangement silencieuse jusque-là. La jeune fille bougea et s'étendit sur le lit. Lust se dépêcha de prendre toutes ses affaires et s'habilla. Il espérait qu'elle n'allait pas se réveiller pour ne pas devoir s'expliquer avec elle. Mais c'était raté. Elle ouvrit les yeux. Surprise de voir Lust en train de s'habiller et prêt à partir. Un sourire au coin des lèvres du jeune homme se dessina sur le visage en voyant les courbes de sa partenaire du soir. Il allait devoir de nouveau s'expliquer. Elle remonta les couvertures sur elle pour cacher une partie de son sein nu qui venait de dépasser. En revoyant la jeune fille, de nouveaux flashs de la soirée lui réapparurent. Timidité. Sourire crispé. Prude. Sagesse. Lust se souvient alors que la jeune fille avec qui il avait passé la nuit n'était pas le genre à coucher avec n'importe qui. Il avait eu assez de mal à la séduire et l'alcool l'avait beaucoup aidé. Elle lui avait d'ailleurs avoué être vierge. Cela allait un peu compliqué sa fuite. Il attendit qu'elle engage la conversation, pour s'expliquer ce qui ne tarda pas.

- Tu vas où ?! – demanda la blonde d’une voix timide et surprise. Elle s’attendait surement à se réveiller dans ses bras.
- Je m’en vais. – lui lança-t-il froidement ne la regardant pas. Il finissait de s’habiller.
- Et on se revoit quand ?! – questionna-elle la voix sensiblement émue.
- Jamais - répondit-il sèchement un léger sourire au coin des lèvres. Il aimait bien écraser les gens. Il appréciait un plaisir à humilier certaines personnes jugées trop faibles. Ce comportement ne le gênait pas du tout.
-Mais hier … tu avais été si gentil… - sanglota la jeune fille, consciente qu’elle s’était faite dupé par le jeune homme.
- Hier j’étais bourré et je planais. Je dis beaucoup de connerie à la seconde – ricana Lust légèrement.
- Je t’ai donné mon corps, cette nuit, tu m’avais dit qu’entre nous s’était sérieux… - s’insurgea l’inconnue. Sa voix frêle et peu confiante donnait un côté comique à ses paroles.
- Bah il était temps que tu passes à l’acte, tu finiras bien par me remercier d’avoir ouvert la voie pour les suivants. Et le sexe c’est très sérieux pour moi.
- Salaud. – cria-t-elle.
- Je t’aime aussi chérie. – lança-t-il dans un dernier regard avant de partir, posant ses lunettes de soleil sur son nez et laissant la jeune fille pleurer.