La nuit était tombée depuis bientôt 4 heures à Sofia, lorsqu'un cri troubla le calme si serein de l'obscurité. Malgré les lumières présentes, un nouveau né hurlait à pleins poumons alors que dans son agitation ses petits pieds heurtèrent avec violence sa cage chaude et rassurante. Une sage femme entra rapidement dans la salle des nouveaux nés pour prendre le petit perturbateur et l'amener dans une pièce à l'écart des autres qui avaient bien le droit eux aussi de trouver le repos. C’était une petite fille nommée Joyce Skylar Fergusson, sa mère avait toujours rêvée d’avoir une petite fille, quant au père, personne ne savait qui il était. La mère de la petite était un mannequin connue dans toute la Bulgarie à l’époque, cela va sans dire qu’elle couchait un peu avec n’importe qui et bien sûr que des beaux étalons Bulgares. Malgré tout, une enfance joyeuse attendait la petite Joyce …

Durant son enfance, sa mère était protectrice envers elle – normal en tant que mère me diriez vous – mais elle avait tout simplement peur que sa petite fille fasse comme elle, finir avec un enfant sur le dos, à vingt et un ans et surtout sans savoir qui est le père de cette progéniture. Même si Joyce ne montrait pas sa tristesse à l’égard du père qu’elle n’a jamais eu, elle en souffrait terriblement, à l’école elle voyait tous ces enfants après l’école courir dans les bras de leurs parents. Elle, elle avait comme geste affectif un chauffeur de limousine engagé par sa mère, il était très gentil avec elle, mais elle savait très bien qu’il n’était pas là pour elle, simplement pour recevoir son chèque à la fin du mois. Pour ne pas tomber dans une « dépression » enfantine, elle se disait que plus tard, à son âge adulte, qu’elle trouverait le véritable bonheur, et qu’elle aura une grande et heureuse famille. Malheureusement, Joyce faisait partit de ces personnes malchanceuses.

Vers les quinze de Joyce, sa mère avait décroché un contrat assez important aux Etats-Unis, à côté d’une petite ville du Sud-ouest du pays non loin de l’Arkansas, là ou sa mère devait travailler. Joyce et sa mère étaient toutes les deux bilingues, donc aucun problème pour parler la langue du pays en question. Par contre, pour une adolescente, dur de se faire un ce nouveau mode de vie, « à l’américaine ». Avant le déménagement, elle se posait énormément de questions, elle avait tout simplement peur de ne pas se faire au pays et surtout de ne pas se faire accepter.


Trois ans après son arrivée à Athens, Joyce menait sa petite vie – quasi parfaite – dans une ville et un pays qu’elle adorait à présent. Normal, après trois années à se faire une place quelque part elle avait enfin trouvé sa place au sein d’une société. Elle était appréciée de tout le monde au lycée, elle était membre des cheerleaders et elle était extrêmement populaire. Bien sûr, elle ne ressemblait pas du tout à ses filles populaires qu’on pouvait apercevoir dans les films, elle était d’une grande gentillesse envers toutes les personnes qui l’entouraient. Malgré tout, il lui manquait quelque chose, quelque chose qu’elle n’avait jamais eu auparavant, de la tendresse et de l’amour véritable, bien sûr elle avait sa mère mais ce n’était pas pareil. En réalité, elle cherchait tout simplement la personne qui allait faire battre son cœur à chaque regard donné. Finalement, elle trouva cette fameuse personne, non ce n’était pas un footballeur ou encore un sportif, c’était un garçon de son cours d’art visuel, un accro à la cinématographie si vous voulez. Il s’appelait Julian, la première fois qu’ils s’était vus, ils savaient qu’ils allaient finir leur vie ensemble, ils étaient amoureux l’un de l’autre comme ce n’était pas permis. Mais comme je l’ai dit, la jeune Joyce n’a jamais eu de chance, et ça, la vie lui prouvera assez tôt.


Quatre ans plus tard, tout allait pour le mieux dans la petite vie tranquille de Joyce, elle avait une mère aimant, des amis extraordinaires et surtout un fiancé fantastique – le fiancé en question n’est autre que Julian, son amour de jeunesse -. Un soir de tempête, ls habitants de la ville étaient tous chez eux, enfermés face à cette intempérie. Les routes étaient quasiment impraticables et extrêmement dangereuse. Après avoir passé la soirée avec Julian, en tête à tête dans un petit restaurant du coin, pour fêter leurs fiançailles, les deux jeunes gens partaient ensemble sur la route. Certes, ils auraient du prendre un hôtel du coin pour ne pas risquer leur vie, avec cette tempête qui se trouvait dehors et qui hurlait au monde. Mais Julian et Joyce décidaient en fin de compte de prendre le volant, ce n’était pas très futé, mais il n’avait pas vraiment le choix, vu que les hôtels du coin qu’ils avaient cherché étaient tous pris d’assauts. Il suffisait d’une seule seconde pour que la voiture de Julian fasse des tonneaux tout le long de l’autoroute, c’était le seul souvenir que Joyce se rappelait de cette soirée. La jeune femme se réveilla quelques mois plus tard, elle se trouvait dans un coma artificiel, vu les énormes blessures que son corps portait. Sa mère se trouvait à côté de son chevet, comme chaque jour depuis ce tragique accident. Joyce ouvrait les yeux tout doucement, elle arrivait simplement à apercevoir des lumières qui peuvent vous faire perdre la vue en quelques secondes. « Mon dieu ! Mon bébé ! » Criait sa mère en déversant quelques larmes au passage. Joyce était complètement perdue, elle avait des vagues souvenirs du moment avant son accident, mais elle ne se souvenait pas de tout et elle en était terrifiée. Le premier déclique que la jeune femme eu était de demander où était Julian. « Où est Julian maman ? » sa mère baissa de suite la tête suite à la phrase de sa fille, elle avait l’air désolé et triste. « Je suis désolée ma chérie … Julian avait de plus grosses blessures que toi, les médecins n’ont rien pu faire pour lui … ». C’était sûrement à cet instant là que la vie de Joyce prit un nouveau tournant, elle était comme à son arrivée à Athens, seule et perdue. Et c’était aussi à ce moment, qu’elle avait un une haine profonde envers la vie.

« Cher journal, la vie est injuste et sans pitié. Il y a une chose que je ne comprendrai jamais, pourquoi dieu nous donne t-il la vie si c’est pour nous l’enlever à chaque instant de celle-ci ? Beaucoup de personnes se posent cette question et sans jamais avoir une réponse concrète. »

Une année entière est passée depuis ce tragique accident. Joyce est toujours autant perdue, sûrement parce-que l’homme qu’elle aimait n’est plus là à présent. Un mois auparavant, la jeune femme tombée dans une immense dépression. Elle a réussi à en sortir, grâce à sa mère et à ses amis, mais elle tient toujours en elle cette haine à l’égard de la vie, peut-être qu’elle changera d’avis, mais pour l’instant rien est encore sûr. Pour oublier, elle recommence à suivre ses cours de sociologie à l’université, pour devenir assistante sociale. Et donc, peut-être aider des personnes qui traversent ce qu’elle a traversé autrefois.