« killing in the name of… ! » et me voilà. Au milieu d'une foule qui ne cesse de bouger la tête d'avant en arrière, laissant les cheveux virevolter n'importe comment dans l'air. Ils tapent du pied, ils crient, enfin non... Ils chantent plutôt. Mais on ne décèle pas vraiment la différence. La musique devient plus violente, le chanteur sur scène se fait toucher par toutes les groupies. Et moi, sans m'en rendre compte, je fais comme eux, je me laisse porter sur la musique, cette mélodie beaucoup trop forte, avec un son de merde, mais tout le monde s'en fout, c'est l'éclate. Puis tout d'un coup, elle revient. Elle me l'avait promis de toute façon, elle m'avait bien dit d'attendre ici, de rien faire. Elle me prend la main, rigole à la vue de mon état de transe par rapport à la chanson et me tire de la foule qui ne fait que se pousser. Je cours, mais je ne m'en rends pas compte. Elle m'entraîne plus loin, dans un couloir où le son est beaucoup moins intense. Un couloir où ça sent l'alcool, la drogue, le sexe à plein nez. « ELIZABETH - T'es tellement défoncé Matt. » Je fais l'effronté. « Mais bien sûr que non ! Tu t'es vu, tu rigoles tout le temps. » à ces mots je ne pouvais que rire. Sans raison à vrai dire.. J'étais presque inconscient, je ne savais plus ce que je disais. « ELIZABETH - Rosenbach t'es vraiment mort... Allez, viens là. » et voilà. Oui, c'est toujours au moment le plus intéressant qu'on doute de ce qu'il s'est passé. Ce que je sais, c'est que lorsque je me suis réveillé, j'étais complètement nu, par terre et c'est un videur qui m'a dit de sortir de là.

« MÈRE - Matteus Dale Rosenbach ! Qu'est-ce que tu fiches ici, nu, à six heures du matin, avec une gueule de bois abominable ?! » voilà là, c'est ma mère. Je l'ai toujours adorée. Un peu trop protectrice, mais très sympa. « J'étais à une soirée m'man. » « MÈRE - C'est la pire des réponses que j'attendais ! Tu vas avoir des ennuis, jeune homme » « Ouais c'est ça, bonne nuit maman. » elle n'était pas très douée niveau autorité, elle adorait tellement ses enfants qu'elle passait souvent l'éponge pour ne pas nous blesser. « MAXYM - Alors, Matt, tu t'es encore fendu la gueule ce soir hein, dis-nous tout ! » « AALYIAH - Faudrait que t'arrêtes de boire un jour quand même... Tu vas être malade après, tu sais... » « Chut. Du calme voyons... Qu'est-ce que vous fichez éveillé à cette heure là vous ? » « JEREMIAH - On a entendu quand t'es rentré et puis quand maman t'as crié dessus. » je ne pouvais que rire. Je partageais ma chambre avec mes deux frères et ma soeur. Etant l'ainé de la famille ils s'intéressaient énormément à tout ce que je pouvais faire le soir en sortant. Je n'avais que seize ans et c'est vrai que, je profitais plutôt bien de la vie. « Alala Max si tu savais... C'était tellement plus qu'un simple bourrage de gueule. » « MAXYM - Raconte ! »
Et voilà les premières personnes à qui j'avais divulgué ma première fois. Voilà les seules personnes à qui j'avais parlé de cette fille. Cette bombe à vrai dire. Elle s'appelait Elisabeth. Un prénom très BCBG, mais elle était tout le contraire. Cette fille, c'était ma meilleure amie à l'époque, mais après cette soirée où tout avait dérapé, plus rien, plus aucune nouvelle. Tout est devenu différent. « and now you do what they told ya ! »

« Mon père, j'ai pêché. » « PRÊTRE - Confesse-toi mon fils et tous tes pêchés te seront pardonnés. » Qu'est-ce que je foutais là ? Alors, maintenant puisque M. Johnson est croyant, il faut aller à la messe prier Dieu et même faire des confessions à un pauvre gars qui prendrait un plaisir malsain à tout dévoilé ? Quoi que le curé à un esprit très chaste n'est-ce pas ? En fait, ça pouvait être drôle.. « Mon père, êtes-vous sûr que je n'en serais pas puni ? Que vous ne divulguerez rien du tout ? » « PRÊTRE - Non mon fils, je saurais t'écouter et Dieu te pardonnera. » J'avais hâte de voir ça... « Bon et bien.. J'ai commis le pêché de chair, mon père... » « PRÊTRE - Oh!... et bien dis m'en plus. » Sa voix semblait déjà troublée. Mais j'étais certain que dans le fond, il attendait les détails croustillants de mes ébats, lui qui n'avait jamais pu reluquer un corps de femme nu, si ce n'est peut-être celui de la vierge ? « J'ai pêché plusieurs fois d'ailleurs... Je n'en suis pas fier mon père. » En fait si, je l'étais plutôt. « PRÊTRE - Qu'entends-tu par plusieurs fois mon enfant ? » « Voulez-vous vraiment savoir ? » « PRÊTRE - Dieu seul le veut oui. » Boutade ! Respirant un bon coup je me lançais. « A vrai dire, j'ai eu des relations charnelles environ une cinquantaine de fois. » « PRÊTRE - Jésus, Marie, Joseph ! Jure sur la Bible que tu ne mens pas jeune homme ! » « Je le jure. » Le pire c'est que pour une fois, c'était vrai. Cinquante. Je ne m'en vantais pas en dehors, du moins... Pas consciemment, je passais mon temps à me faire plaisir, avec une fille rencontrée ou bien une fille payée.. Je sais, ce n'était pas joli, joli. Tiens, pourquoi pas le préciser au prêtre pour qu'il m'enlève les pêchés du monde. Il restait silencieux. « Mon père ? Est-ce grave ? J'aurais encore un autre pêché à vous soumettre... » « PRÊTRE - Parle, mon fils, parle ! » Il s'affolait de plus en plus. Je pouffais en silence. « J'ai également exercé cela en compagnie d'une femme mûre qui pratiquait le plus vieux métier du monde mon Père... » Il tapa contre je-ne-sais-quoi puis, d'un ton vif et encore plus perturbé il continuait. « PRÊTRE - Que Dieu te garde mon enfant, oh oui qu'il Dieu te garde ! Amen. Tu peux partir maintenant ! » Je sortais tranquillement, victorieux. Je n'étais pas du genre à me laissé marcher sur les pieds et encore moins par un potentiel beau-père.

« BEAU-PÈRE - ça suffit tu dépasses les bornes Matteus ! D'abord, l'épisode avec le prêtre, ensuite la vente de drogues et maintenant j'apprends qu'on te voit tous les soirs à une soirée différente où les gens sont tous cinglés et en plus de ça, tu as eu des actes de violence ?! » « Woo, woo, woo ! Déjà vous ne m'appelez pas par mon prénom Johnson. Ensuite je ne vois pas en quoi ça vous regarde. » Il paraissait exténué. Mon faux père n'avait pas à me dicter ma vie, j'avais de bonne raison de faire ça... De TRES bonne raison n'est-ce pas. « BEAU-PÈRE - Matteus là c'est trop ! Sort de cette maison, tu nuis à la famille, tu nuis dans tout ce que tu entreprends, tu es raté, pire que ça même. Ta famille ne te mérite pas. » Les poings serrés je me concentrais pour ne pas frapper. C'est lui qui dépassait les bornes, c'est lui. Je montais, préparant mes valises. Dans ma chambre, mes frères et sœurs étaient attristés. Ils étaient toujours aussi adorables avec moi. Je leur souriais, attendris devant leurs mines désespérés. « Allez les gars, faites pas cette tête ! » « JEREMIAH - Tu vas vraiment partir Matt ? » Je baissais la tête, regardant mes petits frères et ma petite soeur, gêné. « Et oui JJ, c'est maintenant que je quittes la maison... Mais c'est normal, ce jour vous arrivera, à vous aussi. » « AALIYAH - Mais Matteus... J'veux pas que tu partes moi... » Elle s'enroula autour de mes jambes, je lui caressais la tête, puis je me baissais, passant mes bras autour de ma véritable famille. « Vous me manquerez tous énormément. Mais promettez-moi d'accomplir de belle chose, d'être des futurs ados trop cool et qui s'amusent, bon un peu mieux et moins gravement que moi ! Vous me le promettez ? » En chœur il m'avait promis. Je leurs fis les derniers Adieu puis un sac et une valise à la main, je quittais cette maison, à Bristol, je quittais mon quartier tranquille en espérant ne pas le voir pour la dernière fois tout de même. Je sortais, je n'avais plus d'au revoir à faire désormais, sauf si... « MÈRE - Chéri ! » Je me tournais, je sentais pourtant que j'allais le regretter. « MÈRE - Malgré tout ce que tu as pu faire, tu sais que je t'aime, tu le sais... » « Maman te laisse pas marcher sur les pieds par ce Johnson... Il est pas fait pour toi, tu pourras pas remplacer papa comme ça. » elle me caressa la joue. « MÈRE - Quelques fois tu sais, l'Amour nous manque. J'aimais ton père et c'est toujours le cas. Mais sans Amour, on n'est rien mon ange, rien du tout tu sais... Un jour toi aussi tu en auras besoin, beaucoup besoin. Pour l'instant il me rend heureuse ce beau-père, il me fait revivre. » je baissais la tête, elle me la releva. « MÈRE - Tu es si beau mon fils... » elle avait les larmes aux yeux. Elle me prit dans ses bras et je resserrais mon étreinte. Puis, sans un mot je m'en allais, me rendant compte dans l'avion en direction de l'Arkansas que ma chère maman m'avait glissé dans la poche l'équivalent de vingt mille euros avec une gourmette en argent. Au moins ce beau-père avait un avantage... Il était riche.

Welcome to Fort Smith airport in Arkansas.
Have a nice visit !